En
regardant un plan de Gennevilliers, un îlot d'une nature plus ou
moins préservée surgit aux yeux, enfermé dans une urbanisation
croissante, encerclé par les rails de trains, les réseaux
électriques et les routes. Le parc de Chanteraine est comme annexé à l'homme qui le normalise, rend la végétation utilitaire,
détruisant pour construire des transports. Reste-t-il des traces
d'une vie vierge de cette emprise sur l'espace ? Peut-être par
des captations, le bruit d'un écoulement d'eau ou le bourdonnement
d'un insecte on peut retrouver un espace non délimité, où le temps
est cyclique et où le mouvement est celui de la vie elle-même, là où l'espace ne peut être subordonné au temps. Il pourrait s'agir d'une
proposition pour conter cette mécanisation, la manière dont la
technique, et les réseaux de transport notamment, s'approprient un
territoire.
Le
plan de cet endroit vu du dessus sera reporté par dessin, et une
pièce sonore fonctionnant en boucle sera diffusée par deux
enceintes. Le spectateur pourra projeter ce qu'il entend sur ce qu'il
voit. Les bruits de nature évolueront, dans une accélération et un essoufflement vers la machine et peut-être pourront évoquer un
sentiment d'enfermement.
L'enregistrement
des captations se fera en explorant l'enclave de manière circulaire.
De la forêt aux voies de RER, aussi dans l'environnement urbain
proche, avant montage et mixage puis restitution j'espère sous le
préau de la cour de la galerie Edouard Manet.